26 ans

Quand nous naissons, une horloge commence déjà à tourner pour la fin. Mais lorsque l'on devient le malheureux propriétaire d'une tumeur cérébrale comme moi, mon horloge s'est mise à s'activer plus vite que celles des autres ... Et, malgré tous les traitements, cette souffrance et cette rage sont continuelles.


Une même question « Pourquoi moi ? ». Pourquoi dois-je endurer une vie différente, un regard de pitié des autres. Le choix, personne ne me l'a donné et donc, il faut accepter, vivre avec ! Je profite de chaque instant de ma vie, chaque minute, chaque seconde. Le temps passé avec ma famille, mes proches, à mon travail, ce sont des moments magiques, uniques. Quand je me lève le matin, je me demande si je vais retrouver mon lit ce soir, si l'odeur de mes plantes j'arriverai encore à les sentir.


Mais je ne suis qu'une goutte d'eau dans cet océan et la seule bouée que l'on puisse m'offrir c'est ma guérison ... Je me soulage en me disant qu'il y a une autre vie, je deviendrai médecin, et en plus de sauver des vies, je serai beaucoup à l'écoute du patient et de sa famille.

Ne pas se sentir seule est très important, car nous avons tous l'impression que personne ne peut nous comprendre. Alors, une chose suffira, c'est que nos familles puissent nous aimer mille fois plus. En sachant que la mort approche, j'ai peur d'être oubliée, d'être effacée de leur coeur. Alors, dans cette autre vie, j'expliquerai tout simplement qu'il ne faut pas baisser les bras et montrer aux malades qu'ils sont épaulés, aimés et qu'ils resteront dans les coeurs pour toute l'éternité